Pour la deuxième année consécutive, je ne travaille pas d’avril à octobre.
Pour la deuxième année consécutive, mes finances personnelles m’offrent le luxe d’être en vacances pendant 6 mois. Autrement dit, pour subvenir à mes besoins, je n’ai besoin que de travailler 6 mois dans l’année.
Si tu en as marre de ton boulot, pire, si tu en as marre de ton quotidien, je comprends que l’idée de ne plus avoir à bosser peut paraitre alléchante. Un peu comme ces gens qui cherchent un boulot planqué.
Payé à rien faire, le rêve ? Ayant vécu les deux, je peux te répondre que non.
Un boulot payé à rien faire donne très vite le sentiment d’être inutile, pendant que l’ennui, elle, vampirise toute ton énergie. La fin de journée est marquée par une fatigue mentale extrêmement lourde à porter. Les amoureux des anglicismes appellent ça le bore-out.
La retraite anticipée, c’est un peu la même chose, à la seule différence qu’il n’y a personne pour nous imposer un présentéisme d’environ sept heures par jour. En fait, peu de personnes sont prêtes à cette liberté.
La retraite, ce n’est pas pour tout le monde
Il m’aura fallu des années de préparations pour arriver à ce luxe. Entre épargne investie minutieusement et cassures de barrières mentales.
L’an dernier, lorsque je posais ma lettre de démission sur le bureau de la directrice, c’était le passage à l’acte d’une année de réflexion à peser les pour et les contres. J’avais notamment le confort d’aller travailler à pied. Sortir du confort demande de la volonté. J’y suis finalement arrivé.
Je goutais enfin à cette liberté tant fantasmée à force, je dois l’admettre, d’avoir été biberonné par différents coachs/gourous, qui eux-mêmes l’ont été par Tim Ferriss et sa semaine des 4 heures.
Il y expliquait notamment l’importance de prendre des mini-retraites pour profiter de la vie et ne pas attendre bêtement la soixantaine. J’avais tant attendu ce moment pour au final comprendre qu’une retraite anticipée, ce n’est pas pour le monde.
Pourtant, j’avais déjà connaissance de témoignages d’entrepreneurs à succès ayant atteint l’indépendance financière. Ils étaient tous formels : se faire dorer la pilule sur la plage, ça va bien 5 minutes.
J’ai également rencontré des personnes à l’aise financièrement, qui se permettaient de prendre un boulot moins bien payé, mais un boulot ayant plus de sens.
Tout ça pour dire qu’après une période plus ou moins longue de farniente, l’envie d’être actif, reviendra automatiquement, et une retraite – qu’elle soit anticipée ou non – devrait servir à se consacrer à d’autres projets, mais des projets qui ont du sens pour nous.
Sans coup de pouce du destin, le chemin pour arriver à ce luxe sera long et ennuyant, mais je t’explique comment.
FIRE et les différents scénarios financiers
Pour rester sans travail et sans aide, type chômage suite à une rupture conventionnelle, il te faudra une certaine indépendance financière.
J’avais déjà parlé du concept de FIRE dans cet article. Il existe plusieurs scénarios possibles : Fat Fire, Coast Fire, Barista Fire, etc. Sans rentrer dans les détails barbants, tout va dépendre de si tu peux vivre de tes investissements (financiers, immobiliers, etc), si tu dois les compléter, si tu dois piocher dans ton portefeuille, si tu dois bosser à côté. À l’heure actuelle, je suis un hybride de tout ça.
Je travaille à mi-temps – 6 mois dans l’année – je pioche dans mes économies pendant la période sans emploi, tout en continuant mes investissements en bourse tous les mois. Ce qui sous-entend budgétiser mes futurs investissements. Mon épargne ne me sert donc pas uniquement à la vie quotidienne.
Si tu décides de faire comme moi, il faudra également assumer le côté psychologique de voir ton compte en banque fondre face à l’absence d’une rentrée d’argent. Je t’avais dit que ce n’était pas pour tout le monde.
Un mot en particulier m’a ouvert les portes de la retraite anticipée : la discipline.
Une retraite progressive par la discipline
Une grande partie du secret se trouve à nouveau dans mon article pour apprendre à faire des économies.
Alors pourquoi peu de personnes le font ? Parce que c’est barbant et que ça demande de la discipline sur une longue période.
En résumer : suivre ses dépenses, chercher à les réduire, placer une partie de son salaire dès qu’on le reçoit. Tout ça n’a rien d’excitant.
Aujourd’hui, si je repartais de zéro avec mes connaissances actuelles, en tant que salarié, il me faudrait économiser pendant une année pour m’offrir 6 mois sans travailler. J’ajouterais une année supplémentaire si je voulais voyager confortablement durant ces 6 mois.
À moins d’avoir un très gros salaire ou de recevoir une grosse somme d’argent, ça ne se fera pas du jour au lendemain. Du coup, est-ce raisonnable de démissionner de son travail pour ne rien faire, même quand on en a les moyens ? Il y a des questions à se poser.
Peux-tu retrouver un poste facilement ? As-tu des avantages que tu aurais du mal à retrouver ailleurs ? Et la plus importante de toutes : as-tu un plan défini pour cette longue période de vacances ?
Vais-je continuer ce rythme 6 mois de travail, 6 mois de vacances ?
Je me pose encore la question.
Idéalement, j’aimerais gagner ma vie en écrivant sur ce blog. Sinon en travaillant sur des projets à impact écologique ou la sécurité du territoire. Pour rappel, mon domaine d’origine est l’informatique.
En fait, tout dépendra des projets que je rencontrerais. Seul l’avenir et les articles de ce blog nous le dirons. Pour en être informé, et si ce n’est pas encore fait, abonne-toi à ma newsletter :
Photo Elena Rabkina