Quand mes anciens collègues m’ont demandé ce que j’allais faire de ma nouvelle liberté, ils ont dû me prendre pour un doux dingue.
Ralentir, respirer et, au milieu de tout ça, tester la déprime hivernale sur l’île d’Ouessant.
Oui, en plein hiver. Là où la plupart voient un tunnel de grisaille, moi je vois une recharge énergétique. C’est même souvent la saison où je suis le plus productif. Va comprendre.
Mais comment j’en suis arrivé à vouloir m’exiler sur un bout de caillou battu par les vents ?
Retour en arrière. Deux ou trois ans plus tôt, je regarde Arte (comme souvent), et je tombe sur un reportage qui montre Ouessant en hiver : journées courtes, pluie, solitude, ambiance brute. Il ne m’en fallait pas plus pour me séduire.
Peut-être que mes ex-collègues avaient raison, mais c’est beau, la folie.
Et puis j’ai toujours pensé que pour savoir si tu aimes vraiment un endroit, il faut y aller quand il est à son pire. S’il te plaît toujours, alors peut-être que tu peux y vivre. Moi, ça m’a plu.
Mon seul petit regret ? Ne pas avoir eu droit à ces couchers de soleil d’été dont tout le monde parle. Mais en même temps, c’était mon cadeau de Noël de moi à moi : un petit déjeuner face à l’océan.
Ouessant, 4 pointes, 4 ambiances… et zéro spoiler (promis)
Tu vois ces bandes-annonces qui balancent toute l’intrigue à tel point que t’as plus besoin de voir le film ?
Eh bien, te dire que les 4 coins d’Ouessant offrent chacun une ambiance unique, c’est déjà flirter avec le spoiler.
Alors non, je ne vais pas tout te dévoiler, parce que le vrai plaisir, c’est de découvrir par soi-même. C’est ce que j’ai fait.
Pas de guide, pas de plan précis. Juste mes jambes, mon sac, et l’envie de voir ce que l’île avait à raconter.
Et franchement ? C’était magique.
À chaque virage, une nouvelle vibe. À croire que quelqu’un a mixé Écosse, Bretagne sauvage, bout du monde et carte postale sur un terrain de 15 km².
En préparant cet article, j’ai lu un blog qui détaillait tout et heureusement que je ne suis pas tombé dessus avant ! Ouessant, ça se savoure à l’aveugle, comme un bon film dont tu ne sais rien.
Alors fais-moi confiance : pars sans tout savoir, laisse-toi surprendre, et savoure ce grand voyage miniature.


Où dormir, manger, sortir sur l’ile d’Ouessant ?
1. Dormir : entre confort, charme et aventure
Même si je te recommande de débarquer sur l’île en ne sachant pas grand-chose, y a quand même un truc qu’il faut prévoir : où tu vas poser tes valises.
Moi aussi je rêvais d’arriver en mode : “Bonjour, il vous reste une chambre pour ce soir ? ». Mais soyons honnêtes : hors saison c’est déjà un pari, alors en été, faut même pas y penser.
Tu trouveras de tout niveau hébergements :
- des hôtels classiques, surtout du côté du bourg,
- des locations chez l’habitant
- et un camping (uniquement ouvert en saison)
Ouessant, c’est petit, l’offre est vite complète. Donc si tu veux un coin mignon et pas juste un lit de secours : réserve à l’avance.
2. Manger : crêpes, poissons et… surprise du chef
Côté restos, je n’avais rien réservé (basse saison oblige) et j’ai toujours trouvé une table. Mais en haute saison, mieux vaut anticiper un peu, sous peine de finir au rayon biscuits du Carrefour situé au bourg.
Ce même Carrefour qui te sauvera aussi si tu as opté pour une location chez l’habitant avec cuisine.
Il y a également quelques restos à l’Est de l’ile, mais vérifie leurs jours et horaires d’ouvertures.
Au menu, il y a de tout : bistrot, pizza, restos plus raffinés et bien sûr, deux crêperies (parce qu’on est en Bretagne quand même !)
3. Sortir & télétravailler : entre bol d’air et bar wifi-dépendant
Si tu veux télétravailler depuis l’île, installe-toi côté ouest, dans le bourg. C’est là que le signal est le plus stable.
Il y a même un petit espace de coworking — Troell — que je n’ai pas eu le temps de tester, mais qui a le mérite d’exister.
Anecdote vraie : le soir de mon arrivée, donc à l’Est de l’ile, ma 4G a littéralement disparu. Au même endroit, dans le bar/resto O’Stiff, un client demandait s’il y avait du wifi. La patronne a répondu : “le peu de wifi qu’on a, il sert au TPE, donc désolé de pas pouvoir le partager.” Voilà. Ambiance authentique.
Pour bouger sur l’ile, tu peux :
- louer un vélo (en saison),
- opter pour une petite voiture électrique (si tu veux jouer à l’explorateur écolo),
- marcher (ça prend du temps, mais c’est faisable et beau à chaque pas),
- faire appel à des navettes/minibus (surtout pour les trajets avec valises ou pluie bretonne au programme).
Et si tu veux sortir boire un verre après une journée de boulot (ou de rando), ça se passe :
Comment se rendre sur l’île d’Ouessant ?
Sans surprise, pour poser le pied sur l’ile, il n’y a que deux options : par les airs ou par la mer.
Le bateau
La compagnie BreizhGo assure les traversées toute l’année : 2h depuis Brest, ou 1h30 depuis Le Conquet. En haute saison, la compagnie Finist-Mer propose des trajets plus rapides pour les pressés du large.
L’avion
Finistair relie Brest à Ouessant en 40 minutes, dans un petit avion à hélices. Vue aérienne sublime garantie ! Mais c’est aussi l’option la plus chère et la plus émettrice de CO₂ : entre 2 à 4 fois plus que le bateau. À garder pour un vol coup de cœur ou un kiff ponctuel.
Mon choix ?
Team bateau, évidemment ! J’ai embarqué depuis Le Conquet pour raccourcir la traversée (merci le mal de mer). Restait à gérer la voiture qui devait rester sur le continent : parking gratuit excentré ou parking payant sécurisé ? J’ai préféré la deuxième option.