Aurélien Barrau : « Quand la Science appelle à l’aide pour l’humanité ? » sur Thinkerview

Le texte suivant est un résumé des principales idées développées par Aurélien Barrau lors de son interview chez Thinkerview avec comme sujet : « Quand la Science appelle à l’aide pour l’humanité ? »

En réalité, l’interview s’est déroulée en 2 parties. La première partie d’une heure est consacrée à l’écologie. La deuxième sur le temps restant, parle de science sans forcément être liée à l’écologie. De ce fait, seule la première partie est résumée.

Le climat va mal, mais ce n’est pas le pire

La bio diversité s’effondre. Même chez des espèces non menacées, il y a une diminution drastique des populations.

Le vivant est en train de crever. La cause ? La disparition d’espace de vie.

L’homme s’étale partout, les animaux n’ont plus de place.

Un espace qui peut paraitre vierge n’est pas vierge pour tout le monde.

Quand on décide de construire à un endroit, on ne se pose pas la question : quelle espèce sera impactée ?

Il y a également d’autres causes comme : la pollution, la chasse, la pêche intensive et les disparitions en chaîne.

Quand une espèce est dépendante d’une autre et qu’une disparait, forcément l’autre disparaitra aussi.

Alors pourquoi parle-t-on davantage du réchauffement climatique que de la perte de la biodiversité ?

Parce que le réchauffement climatique a plus d’impact sur les hommes, que sur les animaux !

Par exemple, quand les cigales disparaitront, l’humanité ne sera pas en danger.

Par contre, quand la température sur terre augmentera, ça sera catastrophique pour l’homme.

Il y aura une grande partie de la terre qui ne sera plus vivable et des populations entières migreront.

À partir de là, des conflits apparaitront. Personne n’ouvrira ses frontières en disant : venez profiter de notre climat tempéré.

Il nous reste combien de temps ?

Le problème de cette question c’est que si on répond en disant il reste 5 ans et que dans 5 ans il ne s’est rien passé, on n’a pas l’air con.

Maintenant, si la question est : combien de temps il nous reste pour qu’il n’y ait aucun dégât ?

Et bien c’est déjà trop tard !

Actuellement il y a un gros problème, jusqu’à quel point on a envie que le problème devienne une tragédie sans précédent dans l’histoire ?

Donc on ne peut pas dire « jusqu’à quand on a ? » ou « il nous reste combien de temps ? »

Même si une attaque nucléaire survenait, des araignées continueraient d’exister.

À la fin il restera quelque chose.

En fait, tout dépend de ce qu’on attend

Si on attend des conséquences vivables pour l’humanité et la plupart des espèces animales, c’est maintenant et maintenant en force !

On ne doit pas être là en disant : maintenant on va croitre moins vite dans nos émissions de carbone.

Non, on devrait être là à dire : à partir de maintenant on décroit !

Parce que si on décroit maintenant, la température continuera d’augmenter pendant 100 à 200 ans malgré tout.

C’est des effets à très long terme.

Si on veut éviter la casse, il faut aller très vite, mais ça n’en prend pas du tout le chemin.

Les politiques ne sont pas 100% fautifs

On a les politiques qu’on mérite.

Même s’il est vrai qu’ils n’agissent pas, on ne peut pas leur faire porter l’entière responsabilité.

Si la population le voulait fortement (en parlant d’écologie), ils seraient bien obligés de suivre puisqu’ils veulent se faire élire.

En réalité, les politiques sont le reflet de notre faiblesse.

Et notre faiblesse c’est que : renoncer à un peu de confort, nous est quasiment insupportable.

Mettre le chauffage en hiver à 18°C au lieu de 22°C, nous est insupportable.

Rouler à 80 km/h, au lieu de 90 km/h, nous est insupportable.

C’est là que les politiques doivent prendre leur responsabilité.

On a inventé la politique et le juridique pour nous dire : ça, t’as envie de le faire et bien tant pis, tu ne le feras pas.

Tu ne le feras pas, parce que ça a trop d’impact sur le bien commun.

C’est certes infantilisant, mais c’est comme pour un gamin à qui on interdit de casser un jouet : sur le coup c’est une privation de liberté pour qu’en suite il puisse jouer avec pendant toute son adolescence.

Alors, que faire pour engager une révolution ?

L’enjeu que l’on a face à nous n’est pas de revenir à un passé fantasmé où l’homme vivait en harmonie avec la nature – à l’époque des chasseurs-cueilleurs, il y avait déjà la disparition de la macrofaune – mais inventé un avenir radicalement autre.

C’est quelque chose d’extraordinairement difficile et pour l’instant, on n’en prend pas le chemin.

Doit-on utiliser la violence ?

Le problème de la violence c’est qu’il y a une construction culturelle de la violence.

C’est-à-dire que quelqu’un qui te casse la gueule, c’est un acte de violence insupportable.

En revanche, laisser crever un enfant de faim toutes les 6 secondes, comme c’est le cas en ce moment, alors qu’on aurait concrètement les moyens matériels de subvenir à ça, n’est pas considéré comme un acte de violence.

Quand un McDo est saccagé dans une manifestation, un ministre a dit que c’était un acte inqualifiable.

Inqualifiable, c’est le sommet puisqu’on ne peut même pas le qualifier tellement il est horrible. Il n’y a donc rien de pire que cet acte-là.

Alors que ce que font les grosses entreprises en Amazonie où elles déforestent de façon inconsidérée le poumon du monde, ça c’est normal.

Notes personnelles

Aurélien Barrau opterait plus un pour de la violence pacifiste en disant : on ne votera plus pour vous.

Très sincèrement je n’y crois pas, et je préférais l’idée développée dans mon article qui s’intitule : comment changer le monde avec sa carte bleue.

Concernant les autres actions à mettre en place, Aurélien Barrau à l’instar de Pablo Servigne, ne rentre pas dans les détails.

Il dit juste qu’il faudrait arrêter de manger de la viande, car c’est l’industrie la plus polluante, et c’est vrai.

Mais pour moi, la révolution se passera via notre porte-monnaie en apprenant à dépenser moins, mais dépenser mieux.

En fait, apprendre à faire des économies pour acheter des choses plus qualitatives.

Un conseil pour la jeune génération

Un droit que bien peu d’intellectuels se soucient de revendiquer, c’est le droit à l’errance, au vagabondage. Et pourtant, le vagabondage, c’est l’affranchissement, et la vie le long des routes, c’est la liberté.

Isabelle Eberhardt

Cultiver, revendiquer et battez-vous pour votre droit à l’errance !

Quelle que soit la route que vous empruntez, laissez-vous le droit de cheminer autour de la route.

Même si ce n’est pas rentable, même si vous ne voyez pas de retour immédiat ou de bénéfice immédiat, s’il n’y a pas d’errance …

Aurélien Barrau ne finit pas sa phrase, mais enchaine sur une anecdote de son amie Claire Denis, quand on lui demande « pourquoi n’avez-vous pas fait de film à 25 ans ? », elle répond, « parce qu’à 25 ans je fumais du shit ».

En d’autres termes, avant de savoir faire ce que l’on veut, il est préférable d’errer et de tester.

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