Die With Zero : Comment profiter de ton argent avant qu’il ne soit trop tard

Die With Zero, ou Mourir Avec Zéro (euro), de Bill Perkins, est un livre pour les gens qui ont été un peu trop marqués par la vertu de la fourmi, dans la fameuse fable La Cigale et la Fourmi.

Ces gens – dont tu fais peut-être partie – qui ont tellement intégré l’idée d’être raisonnables, de prévoir pour le futur, de mettre de côté, qu’ils ne savent même plus quand ni comment dépenser l’argent durement gagné.

Parce que oui, il y a un temps pour accumuler et un temps pour dépenser. Et tout l’enjeu, comme toujours, est de trouver ce juste milieu.

Mourir avec zéro ne veut pas dire tout claquer en coke et en putes

Je suis volontairement provocateur pour désamorcer les idées reçues à la lecture du titre Die With Zero.

Il ne s’agit pas de plaquer son boulot, vider son compte en banque et finir dans un tourbillon de plaisirs éphémères, tout ça pour devenir un poids pour son entourage. Personne ne veut ça, et surtout pas l’auteur.

Ce n’est pas non plus un livre sur « comment gagner plus » ou « comment faire des économies ». C’est un livre sur comment tirer le meilleur parti de l’argent que tu as déjà accumulé, tout en vivant une belle vie jusqu’à la fin.

Par exemple : plutôt que d’attendre ta mort pour laisser un héritage, pourquoi ne pas donner à tes enfants (ou à une cause qui te tient à cœur) au moment où ça leur sera vraiment utile ? Il est d’ailleurs recommandé de donner une partie de son vivant, pour diminuer le montant des taxes d’héritage.

Mais revenons à l’essentiel. La vraie question est : comment vivre la plus belle vie possible en profitant de la totalité de l’argent accumulé ?

Si on reste dans la logique du rendement, on pourrait reformuler la question en : quel est le meilleur retour sur investissement que l’on puisse obtenir en dépensant son argent ? La réponse est simple : les souvenirs.

Les souvenirs sont les dividendes de nos vies

Il y a quelques années, je m’étais lancé un défi un peu fou : faire Paris–Saint-Jacques-de-Compostelle à vélo.

Un mois de route, de solitude, de coups de fatigue et de petites victoires. Certains l’auraient fait plus vite, d’autres ont traversé des continents entiers avec des zones vraiment dangereuses, mais pour moi, avec mes propres barrières mentales, ce défi-là était déjà énorme.

Ce voyage fait partie de mes dividendes de vie. Dans une conversation, quand l’occasion se présente, il ressort de lui-même. Parfois, c’est même mon entourage qui me relance : « Alors, c’est quoi ton prochain voyage à vélo ? »

Je ne sais même plus combien cette aventure m’a coûté – peut-être un demi-mois de salaire – mais je continue d’en récolter les bénéfices des années plus tard : de la fierté, des anecdotes, des moments uniques qui me servent encore aujourd’hui.

C’est en partie ça, les souvenirs : des dépenses qui continuent de rapporter, longtemps après que l’argent soit parti.

Un temps pour accumuler. Un temps pour apprécier

L’auteur raconte dans son livre que son père, très âgé, n’avait plus la force de voyager.

Alors, au lieu de lui payer un nouveau voyage, il offrit à son père une tablette avec toutes sortes de souvenirs dedans. Des photos, des vidéos, des moments capturés.

Le père consultât tout avec engouement, il rigola, il pleura et dit que c’était le meilleur cadeau de sa vie.

Ce qu’il faut retenir de cette anecdote est simple : plus on avance en âge, plus il est difficile de se créer des souvenirs. Et plus on avance en âge, plus on vivra sur ses souvenirs. Ses dividendes.

Bien entendu, il n’y a pas que les voyages dans la vie, mais ce principe s’applique à tout. Personne n’est à l’abri d’un accident, d’un imprévu, ou simplement de l’usure du temps.

Ce qu’on peut faire aujourd’hui ne veut pas dire qu’on sera en mesure de le faire dans 5 ans.

Parfois, des occasions se présentent, il faut les saisir sur le moment. Parce que ce sont précisément ces moments-là qui deviennent ces fameux dividendes de vie.

Reste alors la grande question : comment trouver l’équilibre entre une belle vie aujourd’hui et des dépenses qui restent tenables sur la durée ?

S’offrir sa meilleure vie avec l’argent durement gagné

Estimer l’âge de sa mort

C’est LE point central du livre.

Pendant 240 pages, l’auteur martèle la même idée : la vie est un voyage limité, avec des saisons qui passent, des opportunités qui disparaissent, et un capital santé qui s’érode quoi qu’on fasse.

Plus on vieillit, moins on a d’énergie, de mobilité, de liberté et donc moins on peut créer de nouveaux souvenirs.

À partir de ce constat, une conclusion logique s’impose : tenter d’estimer l’âge de mort.

C’est glauque me diras-tu ? C’est pourtant ce que font à peu près toutes les assurances. Tu veux un crédit immobilier ? On te demande ton poids, si tu fumes, si tu as un souffle au cœur, si ton grand-père avait du cholestérol et si tu comptes courir un marathon avant tes 80 ans.

Et pour ça, bonne nouvelle : il existe des outils en ligne capables de l’estimer.

Les 2 outils proposés dans le livre sont :

Les deux sont malheureusement en anglais L’équivalent français qui s’en approche le plus serait Mathemap, calculez votre espérance de vie.

Ces outils m’ont juste confirmé ce que je savais déjà : l’espérance de vie pour un homme est en moyenne de 80 ans.

Mais concrètement, à partir de là on peut :

  • Déterminer quand arrêter d’économiser comme un hamster sous anxiolytiques
  • Savoir quand commencer à dépenser davantage pour profiter de la vie
  • Planifier les activités que l’on veut faire pendant que notre corps peut encore les supporter
  • Comprendre que quand l’argent n’est plus un problème, la santé, elle, en devient un.

Peu importe comment tu prends soin de toi, tu ne seras jamais plus en forme à 65 ans, que tu l’as été à 25 (en supposant que tu étais dans une forme normale.)

Combien économiser pour s’assurer une belle vie ?

Dans une vie normale, belle vie rimera souvent avec « faire des économies ». Ça, tu le sais déjà.

Et même si Die With Zero n’est pas un guide pour apprendre à épargner, l’auteur aborde quand même le sujet, mais avec une vision très particulière.

Il part d’un principe simple : dans une carrière professionnelle classique, plus on vieillit, plus nos revenus augmentent. Ce n’est pas vrai pour tout le monde, mais imaginons que ce soit le cas.

À partir de là, son idée est la suivante : nos économies devraient augmenter jusqu’à un certain âge, avant de redescendre.

Autrement dit :

Dans la vingtaine, il recommande de quasiment tout dépenser sans trop se torturer l’esprit. Pourquoi ? Parce que c’est l’âge où la santé, l’énergie et la liberté sont au maximum, c’est donc idéal pour se créer les meilleurs souvenirs.

Dans la quarantaine, l’auteur invite à être plus raisonnable. C’est là qu’il parle de commencer à sérieusement économiser. Parce que l’avenir existe quand même, et que c’est aussi une décennie où on a souvent plus de responsabilités.

Et si notre salaire n’augmente pas ou peu ?

C’est le cas pour beaucoup de gens. Et là-dessus, toutes les sources sérieuses sont d’accord : viser 20 % d’épargne mensuelle une grande partie de sa vie est une moyenne raisonnable.

Mais la vérité, c’est qu’il n’y a pas de réponse universelle. Tout dépend : de tes revenus, de ton âge, de tes envies, de ton style de vie, de tes priorités du moment, etc.

L’important, c’est de planifier intelligemment : se fixer un minimum d’épargne réaliste, puis, s’il reste quelque chose à la fin du mois, décider en conscience si on le met de côté ou si on profite.

Perso, à l’époque COVID (2020-2022), j’ai eu ma période “hamster stockeur” : j’épargnais absolument tout ce que je pouvais. J’en étais même à me demander si je devais faire telle ou telle sortie, juste pour maximiser mon épargne. Tout ça pour au final arriver à la même conclusion que l’auteur :

L’argent est aussi fait pour être dépensé.

Et c’est l’un des pires pièges, enchainer les années en mode automatique et découvrir trop tard qu’on a oublié de vivre.

Les tranches d’âges

On avait déjà parlé de tranches d’âge dans la vie simple de Rhonda Hetzel.

D’ailleurs, en relisant cette partie, on se rend compte que ses conseils viennent du point de vue d’une personne dont le revenu n’a pas augmenté au fil des années, contrairement à l’auteur de Die With Zero, qui part du principe inverse.

Ce qui me rappelle une phrase écrite dans mon article sur les coachs du web : Un conseil est toujours donné du point de vue de celui qui le donne.

Mais je digresse. Revenons au sujet.

Selon Die With Zero, la meilleure tranche de vie – celle où on peut vivre le plus intensément – se situe entre 35 et 60 ans.

  • Avant 35 ans, on a la santé et le temps, mais rarement l’argent
  • Après 60 ans, on a le temps et l’argent, mais une santé qui commence à décroître

L’auteur pousse même la réflexion plus loin en montrant un graphique où les courbes “santé” et “richesse” se croisent autour de 40–45 ans.

Autrement dit : c’est le moment où tu es à la fois suffisamment riche et encore suffisamment en forme pour profiter pleinement de la vie.

Cette idée peut sembler simpliste, mais elle rejoint un autre classique : dans Réfléchissez et devenez riche, Napoléon Hill expliquait déjà que c’est vers 40 ans qu’un homme atteint son pic financier.

Ce livre date de 1937. Évidemment, depuis l’économie a changé, il est tout à fait possible de continuer à faire grossir ses économies bien après cet âge.

Mais la logique sous-jacente reste valable : chaque âge offre des avantages et des limites, et il faut apprendre à en tirer le meilleur.

Connaître son point culminant : Le moment où tu n’as plus besoin d’épargner

On l’a vu : selon Bill Perkins (et déjà Napoléon Hill), le point culminant d’un homme tournerait autour de 40–45 ans. L’âge où santé et richesse s’équilibrent le mieux.

Mais dans un monde où l’on peut investir et continuer à faire grossir son épargne longtemps après, une vraie question se pose :

À partir de quand peut-on arrêter d’épargner et commencer à dépenser plus que ce que l’on gagne ?

Pour y répondre, Perkins propose une estimation : le minimum vital, calculé comme suit :

0,7 × (coût annuel de ta vie) × (années qu’il te reste à vivre)

Autrement dit : le minimum à conserver pour être tranquille jusqu’à la fin.

Oui, la formule peut donner des chiffres délirants. Normal : elle suppose que tu n’auras plus jamais aucun revenu, ce qui est rarement le cas. Elle ne tient pas compte de la retraite, des dépenses qui baissent avec l’âge, ni des ajustements de vie.

Mais ce n’est pas la formule qui compte, c’est le message derrière :

À un moment de ta vie, tu atteins un point où tu n’as plus besoin d’accumuler. Tu peux commencer à décumuler intelligemment et transformer ton argent en expériences.

La liste des choses à faire avant que le temps ne décide pour toi

On parlait quelques lignes au-dessus des tranches d’âges. Et justement : c’est là que tout devient concret.

Au fond de toi, tu as déjà une liste de choses que tu rêves vraiment de faire.

Courir un marathon, grimper une montagne, construire une maison, déposer un brevet, dîner dans un grand restaurant, aller à tel festival…

Liste tout. Absolument tout.

Puis répartis ces envies par tranches d’âge :
25–30, 30–35, 40–45, 50–55… 75–80+.

Pourquoi ? Parce qu’une liste “globale” n’est qu’un vœu, mais une liste par âges, c’est un plan.

Si tu ne planifies rien, “un jour” devient très vite “jamais”.

Et si tu penses que c’est trop tard ?

Peut-être que tu lis cet article en ayant 50, 60, 70 ans ?

Ce qui est fait est fait. Tu as fait de ton mieux avec ce que tu avais. Il est temps de faire la paix avec ton passé.

Tant que tu es vivant, il reste de la place pour de nouveaux souvenirs, cependant, vas-y à fond !

Ose faire ce que tu peux faire maintenant.

Ose aller un peu plus loin que prévu.

Ose créer des souvenirs dont ton futur toi sera fier.

La vie est courte, oui, mais elle est encore assez longue pour y mettre ce qui fera ta meilleure histoire.

Photo Godz1

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