C’est en 2005 que j’ai commencé à naturellement me dire : « j’ai trop de choses ».
Tout simplement parce qu’il n’y avait plus de place dans mes placards et mes tiroirs.
J’étais dans ma chambre d’ado qui débordait de partout.
L’autre problème venait de mon éducation, mes parents ne m’avaient jamais appris à donner mes jouets. Il fallait garder toute cette « richesse ».
Et bon Dieu que j’étais attaché à cette richesse. J’ai alors été très longtemps tiraillé entre désencombrer et garder.
Spoiler alerte : l’idéal se trouve dans le juste milieu.
Minimalisme et liberté
Comme je l’ai récemment entendu dans un podcast :
Je ne me suis jamais senti aussi libre que lorsque j’étais un pauvre étudiant.
Où encore dans le film Fight Club :
Tout ce que l’on possède finit par nous posséder.
Par définition, avoir quelque chose, posséder quelque chose, crée une charge mentale.
On pense à cette chose, on pense à sa gestion, on pense à ne pas l’abimer ou la perdre.
On vérifie que notre téléphone portable est toujours dans notre poche, on pense au contrôle technique de la voiture, on ressasse les corvées liées suite à l’achat de cette maison ou appartement.
Et logiquement, plus on possède de choses, plus la charge mentale est importante.
C’est avec ce type de constat qu’est né le minimalisme.
En 2005, le minimalisme n’avait pas encore le succès qu’il a aujourd’hui, mais sans le savoir je cherchais à appliquer ses principes.
Être minimaliste quand on est attaché aux objets
Quand on a des sentiments en vers un objet et qu’on doit s’en séparer, on veut évidemment que l’objet ait une belle fin de vie.
Jeter ou donner un objet – surtout à quelqu’un qui n’en prendrait pas soin – nous fendrait le cœur.
Il y a quelques mois, un collectionneur m’a acheté une partie de mes Legos. J’étais bien content que cette partie lui revienne, car je savais qu’il en prendrait soin.
C’est aussi pour ça que je n’hésite pas à vendre des objets pour 1 € symbolique parce que quand c’est gratuit, les gens s’en moquent.
Bref, je ne vais pas te mentir devenir minimaliste quand on est émotionnellement attaché à des objets, va forcément prendre beaucoup beaucoup beaucoup de temps.
Nous sommes en 2021, et je suis toujours en train de vendre mes jouets, mais d’une certaine façon j’en vois le bout.
Très sincèrement, être lent à se séparer de ses affaires, ce n’est pas si mal et voici pourquoi (sauf si tu as l’intention de déménager dans un autre pays).
Le regret de certains minimalistes
Depuis quelques semaines, je vois fleurir sur la toile des témoignages de minimalistes qui ont appliqué ces principes à la lettre.
Aujourd’hui, ces personnes regrettent de s’être séparées de certaines de leurs affaires, car ils ont été trop vite, trop dans l’extrême.
Certains répondent avec une citation très connue « if it makes you happy, keep it » (Si ça te rend heureux, garde-le).
Le fait de désencombrer petit à petit permet vraiment de se poser la question : cela me fait-il plaisir de garder tel ou tel objet.
Après à chacun de trouver son juste milieu avec ses propres critères de sélection.
Mes critères pour me séparer d’un objet
- il prend de la place
- je ne m’en sers plus depuis au moins 3 ans
- ça ne m’évoque pas ou peu de souvenirs marquants
- j’ai déjà d’autres objets dans cette catégorie qui m’évoquent les mêmes souvenirs
Maintenant à ton tour de formuler tes propres critères et de passer au concret.
Le premier pas vers le désencombrement
La première chose à faire dans le périple vers le minimalisme est de ressentir la sensation que procure le fait de se séparer d’un objet auquel on tient un minimum.
Ça peut paraitre étrange, voir même un peu masochiste, mais pour quelqu’un qui n’a jamais fait le tri ou le vide dans ses affaires, ça sera probablement une vraie révélation.
Lors de ce moment, on a vraiment une sensation de libération, d’un côté en vers l’objet en mode « ça y est, c’est fini », et de l’autre une sensation de liberté en vers soi et son lieu de vie.
On diminue un peu la charge mentale, on gagne en place dans notre espace, on peut se tourner vers autre chose.
Bien se séparer de ses affaires quand on y tient
Tu connais surement déjà le destin de ton bazar : vendre, donner, jeter.
Vendre
La première chose à faire, pour nous les sentimentaux, est d’essayer de vendre l’objet.
D’une part, parce que ça nous oblige à prendre une photo de l’objet pour l’annonce, photo qui servira également de souvenir, donc la séparation sera moins rude.
D’autre part, comme je l’ai dit précédemment, quelqu’un qui dépense de l’argent pour acquérir un objet, en prendra forcément davantage soin.
Il y a encore peu, c’était encore vrai, sauf que maintenant des particuliers se sont professionnalisés dans l’achat/revente d’objets, notamment sur LeBonCoin. Beaucoup de ces personnes n’hésitent pas à acheter des objets pas chers pour les revendre plus cher.
Ces personnes sont facilement reconnaissables. Il suffit de regarder les objets qu’elles sont en train de vendre.
À toi de voir si ça t’est égal ou pas de leur céder tes affaires.
Donner
Si au bout d’un certain temps, l’objet ne s’est pas vendu, il va falloir penser « don ».
Personnellement, j’essaie de donner à ceux qui en ont le plus besoin.
Je pense d’abord à mon entourage, sinon je fais une annonce sur donnons.org, en sélectionnant les bons profils, c’est-à-dire des personnes qui donnent aussi.
Pareil, que la vente, si au bout d’un certain temps, personne ne veut de mon don, je donnerai l’objet dans une ressourcerie ou croix rouge.
Jeter
C’est la catégorie la plus simple. On y met tous les objets qui ne sont plus en état d’être utilisés.
Des objets cassés qui ne peuvent être réparés. Des vêtements troués à plusieurs endroits.
Par où commencer ?
Je dirais par ce qui prend le plus de place.
Dans ce type de démarche, on a besoin de voir et sentir des résultats très rapidement. En commençant par ce qui est le plus gros, tu obtiendras tout de suite des résultats.
La technique de l’entrée
C’est une astuce que j’ai trouvée par moi-même. Quand tu n’arrives pas à te décider sur un objet, laisse-le dans ton entrée.
À chaque fois tu rentreras ou sortiras de chez toi, tu verras l’objet. Il y a forcément un moment où tu en auras marre et tu prendras une décision.
Généralement, ça sera de se séparer de l’objet. Plus rarement, de le garder.
Et maintenant ?
Comme tout, quand l’avancement est difficile – ici il est difficile de se séparer de nos objets – il est impératif de faire par petit bout, de façon régulière.
Exemple avec ce témoignage qui explique la tradition de cette famille : le « throw it thursday », qu’on pourrait traduire en bon français par « les jeudis du débarras ».
Tous les jeudis, chaque membre de la famille doit trouver 10 choses à jeter. Ça peut être des broutilles comme des ordures, mais également des objets.
On peut facilement reprendre cette idée en se disant : chaque jeudi, je mets en vente un ou deux de mes objets.
Date de péremption
Une dernière astuce pour t’aider à choisir : je pars du principe que tout à une date de péremption. Même nous malheureusement.
Comme dit précédemment, la date de péremption de mes possessions est de 3 ans.
Si je ne m’en suis pas servi depuis 3 ans et que je sais que je ne m’en servirais plus, alors je m’en sépare.
Photo Marina Shatskih