Les jeunes Chinois adeptes de la « vie frugale » en raison de l’anxiété économique

Le texte suivant est un résumé enrichi de l’article du site Fortune : China’s millennials and Gen Z are falling out of love with […] ‘frugal living’.

Sur le site chinois Douban, un groupe nommé « Crazy Money Savers« , comptant plus de 600 000 abonnés, propose des conseils pour économiser de l’argent.

Ce groupe encourage notamment à fuir les plats à emporter et le bubble tea, et conseille de supprimer les applications de commerce électronique populaires comme Alibaba et Pinduoduo.

Frugalisme soudain

Daphne, 25 ans, résidente de Shanghai, travaille dans le marketing.

Avant et pendant la pandémie, Daphne se sentait autorisée à consacrer un quart de ses revenus au shopping, aux sorties au restaurant et à d’autres activités comme le karaoké et les voyages.

Elle a désormais troqué le repas des restaurants pour des repas préparés à la maison et a renoncé aux sacs de marques pour un temps.

L’année dernière, lorsque la consommation chinoise s’est légèrement redressée, « la génération Z aisée a été un moteur de croissance clé, représentant jusqu’à 80 % de la croissance du marché du luxe« , a déclaré Jacques Penhirin, associé du cabinet de conseil Oliver Wyman, au début de cette année. Mais « cette fois-ci, la génération Z fortunée pourrait réagir différemment.« 

Personnellement, je ne peux qu’encourager ce type de démarches. La planète ne s’en portera que mieux.

Mais pourquoi ce frugalisme soudain ?

Ce n’est ni par souci d’écologie, ni une prise de conscience que nous devons ralentir. Non, c’est tout simplement du frugalisme forcé.

La Chine s’enfonce dans une crise économique

Au début de l’année, Shanghai a subi une grave fermeture qui a enfermé les habitants dans leurs maisons pendant huit semaines. Certains résidents n’ont pas pu obtenir la nourriture, les médicaments et les soins de santé dont ils avaient besoin ; d’autres ont souffert de traumatismes mentaux.

Vera, une professionnelle de la finance de 30 ans, née et élevée à Shenzhen, s’est rendue à Shanghai pour un voyage d’affaires en mars. Sa visite d’une semaine s’est transformée en un calvaire de cinq semaines en raison du confinement : « J’ai perdu toute notion du temps et de moi-même. J’étais coincée seule à l’intérieur de l’appartement tous les jours… je n’étais connectée au monde extérieur que si j’allumais le VPN« .

Dans les mois qui ont suivi, une série de protestations de propriétaires chinois refusant de payer leurs hypothèques a ébranlé le secteur immobilier chinois, déjà en difficulté. La confiance de la population dans l’économie s’en est trouvée d’autant plus ébranlée que les citoyens avaient pris l’habitude de considérer l’immobilier comme un véhicule d’investissement sûr offrant des rendements exceptionnels.

Daphne se confie : « j’ai compris que les choses allaient mal. Les familles de mes amis et de ma famille ont perdu beaucoup d’argent sur leurs propriétés. Ils ne peuvent pas supporter de penser à ces pertes maintenant. Il est peut-être temps de s’inquiéter et d’épargner davantage… mieux vaut être sûr que désolé« .

Puis, la Chine, comme de nombreux pays cette année, a traversé une canicule et des sécheresses sans précédent. Pékin n’avait jamais connu d’été aussi chaud depuis le début de ses relevés météorologiques en 1961.

La sécheresse diminue les cours d’eau, qui eux même diminuent la production d’électricité, ce qui entraine un rationnement au niveau des entreprises.

Daphne poursuit : aujourd’hui, au moins une poignée de ses amis les plus proches ne trouvent pas d’emploi ou ont subi une réduction de salaire, tandis que son directeur au travail dit que « ce n’est pas le moment de revoir les salaires« .

En quoi est-ce intéressant pour nous, Français ?

À près tout, la Chine, c’est loin de nous, non ?

Sur Internet, il a souvent été dit que si l’on voulait voir ce qui allait arriver en France, il suffisait de regarder ce qu’il se passait actuellement aux États-Unis. Cela a été prouvé de mainte et mainte fois.

Mais je pense que ce conseil s’applique désormais, dans une moindre mesure, à la Chine.

Cet article ne fait que confirmer que le frugalisme, c’est l’avenir.

D’ailleurs notre cher président l’a bien dit : « c’est la fin de l’abondance et de l’insouciance« .

Concrètement, que faut-il faire ?

Continuer de chercher un emploi dont le salaire te permettra, après avoir payé les factures, de mettre de l’argent de côté, mais surtout revoir ses dépenses pour économiser encore plus.

Puis, que faire de cet argent ?

Il y a encore quelque temps, je t’aurai dit de tout placer, soit au mieux pour percevoir des dividendes, soit au pire pour absorber l’inflation.

Mais après m’être restreint de manière drastique pendant presque 5 ans au niveau financier, je serais plus nuancé en disant : place la moitié de tes économies, puis utilise l’autre moitié pour en profiter.

On ne sait pas de quoi demain sera fait.

Photo Cottonbro

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