Christophe Brusset : « L’agroalimentaire vu de l’intérieur, intoxication ? » sur Thinkerview

Le texte suivant est un résumé des principales idées développées par Christophe Brusset lors de son interview chez Thinkerview ayant comme sujet : « L’agroalimentaire vu de l’intérieur, intoxication ? »

Risques et pratiques trompeuses de l’industrie alimentaire

Certaines grandes enseignes disent : « c’est pas cher, mais c’est de la qualité », vous y croyez ?

En réalité une bouffe de qualité pas chère, ça n’existe pas (hors produits de base). On ne peut pas à la fois produire en grosse quantité pour tout le monde et faire de bons produits.

Généralement, les produits de qualité sont disponibles en petite quantité. Si demain tout le monde voulait manger du bœuf d’Aubrac, les prix s’envoleraient. Donc quand on fait de gros volumes, on est obligé de baisser la qualité.

Ce qui veut donc dire qu’un pauvre mangera des produits de moindre qualité et sera plus exposé au diabète, au cancer, et autres maladies comme l’obésité.

Voici un petit tour d’horizon des risques et scandales alimentaires.

Les pesticides

Tous les produits contiennent des pesticides, mais d’après la DGCCRF, dans les fruits et les légumes, 6% ont une dose trop élevée de pesticides et 2% contiennent des molécules interdites en France. Alors que les produits viennent de France.

Les additifs

Les additifs sont des produits ajoutés pour la préparation d’aliments. Ça n’apporte aucun nutriment aux aliments, cela sert uniquement à la préparation. Exemple : un produit pour faire briller un fruit ou un légume.

Parmi les additifs il y a ceux qu’on appelle les « auxiliaires de production » ou « auxiliaires technologique », spécialement conçus pour ne pas être déclaré sur la liste des ingrédients d’un produit.

C’est quelque chose qu’on ne veut pas dire au consommateur.

L’irradiation des aliments

C’est la méthode de traitement la plus efficace (peu couteuse et rapide) pour enlever les bactéries d’un produit.

Par exemple, il est possible de traiter un produit conditionné, puisque les rayonnements passent à travers des emballages, et le produit n’est pas dégradé visuellement.

Qu’est ce ça change pour le consommateur ? Et bien ça altère l’ADN et enlève toute vie. Le produit est mort de chez mort, mais il est beau.

La DGCCRF (toujours elle), reconnait que de plus en plus de produits qui arrivent en Europe, ont été irradiés. (Soupe déshydratée de Chine, les crevettes de Thaïlande, etc.)

L’ajout d’eau dans les aliments

Dis comme ça, ça parait inoffensif et pourtant, c’est une méthode très pratiquée par les fournisseurs pour augmenter la rentabilité d’un produit.

Il y a énormément de produits, notamment les fruits de mer, auxquels soit on injecte de l’eau, soit on les fait tremper, pour faire grossir les produits et ainsi donner l’illusion au consommateur d’en avoir pour son argent.

Pour repérer ses produits, c’est simple, en les cuisant ils perdront environ 30% de leur taille.

J’en ai fait moi-même l’expérience avec les steaks hachés bio d’une grande marque de surgelé française. Du coup, j’ai arrêté de les acheter.

Il y a également une fraude très connue qui consiste à injecter seulement 4 à 5% d’eau dans du miel. Ainsi le fournisseur pourra vendre son produit comme 100% miel sauf que ce n’est pas le cas.

Enfin, il y a la fraude au filet qui consiste à vendre au poids après avoir injecté l’eau. L’eau augmentant le poids, le produit est donc vendu plus cher qu’il est censé l’être.

Et forcément, quand on ajoute de l’eau à un produit, il faut stabiliser l’eau pour qu’elle ne fermente pas, ce qui veut dire ajouter des conservateurs, parfois des antibiotiques, et d’autres joyeusetés de ce genre.

Les techniques marketing

Ceux qui s’occupent de vendre le produit s’en foutent complètement. Ces gens-là sont cyniques.

Par exemple, un des produits qui était fabriqué dans l’entreprise de Christophe Brusset était du thé. Et bien aucune personne du marketing n’a pris le temps de gouter le thé.

Ils recevaient des feuilles de thé qui était vendu sous différentes boites, avec des formulations qui ne voulaient rien dire : qualité garantie, fraicheur garantie, origine ceci et cela.

Il en va de même pour les produits dits « détox ». Qu’est-ce que ça veut dire détox ? Tu vas te détoxifier de quoi ? Combien ? De la caféine ? De la cocaïne ? De la nicotine ?

Tout ça, c’est des conneries, car rien n’est prouvé scientifiquement.

Les scandales alimentaires

Juste à titre informatif et histoire d’enfoncer le clou, je te laisse prendre connaissance des 3 derniers gros scandales alimentaires :

Ce qu’il faut surtout retenir :
Les produits de qualité pas chers, ça n’existe pas.
Les produits contaminés sont souvent les moins chers.

Pourquoi ces mauvaises pratiques continuent ?

Une partie des salariés sont loyaux et dévoués à leur entreprise. Leur mentalité, c’est de se dire : mon entreprise a un problème ? Il faut le résoudre.

L’autre partie ne veut sans doute pas voir ces problèmes, donc ils ont tendance à s’écraser et à rentrer dans le moule. Sinon qu’est-ce qu’ils feraient ? Dénoncer ? Ça équivaut à un suicide professionnel et ça, peu de personnes peuvent l’encaisser.

Et puis certaines pratiques discutables rentrent dans les normes, donc ces personnes se dédouanent en disant : ça a été évalué, c’est autorisé, donc c’est légal.

Ils ne se posent pas la question de pourquoi il y a de plus en plus de diabètes et d’obèses. Selon eux, c’est que la population n’est pas assez sportive.

Et les politiques ?

Les politiques savent ce qu’il se passe et cette bouffe pas chère les arrange. Sans ça, les hordes de pauvres feraient la révolution.

Concernant les fraudes de produits venant de Chine, les politiques laissent également faire, sinon l’exportation de produits français serait en péril. Et puis, qui a envie de rentrer en guerre avec la Chine ?

Au fait, qu’est-ce qu’un produit de qualité ?

Le mot « qualité » n’a pas la même définition pour tout le monde.

Pour le fournisseur industriel, la meilleure qualité, c’est la moins chère que le consommateur est capable d’accepter, afin de maximiser la marger financière.

Or pour un consommateur cela devrait être : je veux un poulet qui a eu le temps de grandir, qui n’a pas mangé de saloperies, pas dopé avec tout un tas de molécules pour le rendre super balaise au bout de trois mois. Qui a une chaire qui tient la cuisson et gouteuse, issu d’un élevage résonné, et surtout qui va m’apporter des nutriments que je vais pouvoir fixer dans mon organisme.

Le problème, c’est que le consommateur de base n’a pas cette réflexion. Il est temps que ça change !

Conseils pour mieux s’alimenter

On ne le répétera jamais assez et étrangement ce premier conseil rejoins ce que prône les écolos comme Pablo Servigne : consommons local !

Christophe Brusset le dit lui-même : quand j’habitais en France, j’avais mon petit réseau. Un producteur qui me livrait du bœuf, un autre qui livrait du foie gras, il y avait un élevage de porcs et une ferme qui vendait en direct. Tout ce que je pouvais, je l’achetais aux producteurs locaux et le reste au supermarché.

Au supermarché, on peut acheter les fruits, légumes, viandes, poissons et tous produits non transformés, de préférence BIO.

Que penser du bio ?

Le BIO répond au cahier des charges biologique : moins de pesticides et moins d’additifs.

Ce qui ne veut pas dire qu’il n’a pas du tout pesticide, ni pas d’additif. Il ne faut donc pas attendre du BIO, plus que ce qu’il est prêt à donner.

Quoi qu’il en soit et de manière générale, il est préférable de privilégier les labels.

Les applications à avoir sur son téléphone

Un mot sur les restaurants

Manger dans un restaurant peut être pire que d’acheter de la nourriture de mauvaise qualité, car rien n’oblige le restaurateur à vous dire ce qu’il y a dans tel ou tel aliment, alors que sur la boite d’un produit, si.

Encore une fois, mieux vaut manger chez soi avec des produits que l’on aura choisis, et de temps en temps un petit restaurant pour le plaisir.

3 livres recommandés par Christophe Brusset

  • L’enfant, le bachelier, l’insurgé, La trilogie de Jules Vallès
  • Les mémoires de Charles de Gaulle
  • Tribulations d’un précaire

Conseils pour la jeune génération

Il faut se battre, ne pas regarder les médias mainstream et ne pas se laisser endormir.

Einstein disait : le monde est dangereux à vivre, pas par ceux qui font le mal, mais par ceux qui regardent sans rien faire.

Militez, écrivez des bouquins et soutenez des associations comme foodwatch ou anticor

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